1910 : Custer's Last Stand,
de Frank Boggs. Tout ce qui a fait la légende de Custer est exploité.
C'est franchement naïf et ennuyant- vive les clichés ! Reste des moyens
honorables pour l'époque et un Custer héroïque qui fait sourire. |
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1912 : Custer's Last fight
de Thomas H. Ince avec Francis Ford. Un budget raisonnable et
Ford
(le frère du grand John) est convaincant. Mais en ce qui concerne la
réalisation et le souci historique... |
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1913 :
The Massacre
, de David E. Griffith. Une réalisation très bonne mais que de
clichés ! Ecoeurant. |
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1925 :
**The Flaming Frontier
, de George B. Seitz,
avec Dustin Farnum et Noble Johnson. En plus des traditionnelles
séquences Libbie/Armstrong, on peut observer toute la vie des soldats de la
frontière... Se laisse regarder mais là encore, le vrai Custer on le cherche
encore... Sans compter que Sitting Bull est inévitablement Caucasien ! Vive
Hollywood ! |
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1940 : La piste de Santa Fe
, avec Errol Flynn et Ronald Reagan. L'histoire de la rencontre
Custer/Stuart
pendant la guerre du Mexique. Y'a des moyens, c'est clair, mais pourquoi donc
inventer une histoire fictive du début à la fin avec des personnages
historiques ? Ennuyant.
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1941 : La
charge fantastique, avec Errol Flynn. C'est
caricatural du début à la fin,
mais quel plaisir à le regarder ! On sourit, on
se laisse emporter dans cette fresque rassemblant tous les clichés de Custer. La
réalité historique n'est que très peu respectée, mais c'est un film
incontournable pour tout analyste du mythe Custer (voir à ce propos
l'article sur l'analyse du mythe par M. Roland).
Un grand classique du cinéma américain
et un couple Flynn-Havilland délicieux. De quoi oublier La piste de Santa Fe
où ils apparaissaient déjà ensemble.
voir les quelques courts extraits de ce film dans la
bande-annonce du documentaire Legends of the West
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1948 :
Fort Apache, de John Ford, avec Henry Fonda et
John Wayne. Un lieutenant arrogant et fier, Thursday, mène ses hommes dans
une attaque vouée à l'échec contre des Apaches... C'est du beau western,
même si la référence voulue à Custer est plutôt maladroite. Il n'y a que
ceux qui méprisent l'art de la guerre indien ou les nostalgiques de la
cavalerie montée US qui croient encore que Custer était fou et que c'est
l'explication logique de la défaite de Little Bighorn...
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 1949
: Elle portait un ruban jaune,
de John Ford, avec John Wayne et Joanne Dru. Juste après la mort de Custer,
un régiment de cavalerie tente de stopper les Indiens qui s'étendent sur l'Ouest.De
nombreuses références à LBH, Custer et au 7e. L'hymne du régiment,
Garryowen, est employé dans la bande originale du film.
Vous êtes fans de J. Wayne ? C'est un film pour vous.
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1951 :
Little Big Horn
, de Charles M. Warren, avec John Ireland. Entre la parodie et une classique
bataille cavalerie/Indiens, ce film met surtout en valeur les talents
comiques de Lyold Bridges, qui triomphera plus tard dans la saga Retour
vers le futur.
L'histoire : Alors que Custer se
fait massacrer avec sa troupe, un petit groupe de soldats blaguent. La
discussion tourne au vinaigre quand un officier accuse un des soldats
d'avoir couché avec sa femme. Un film peu distrayant dont la valeur historique
atteint le zéro absolu.
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1959 :
Sitting Bull
, de Sidney Salkow avec J. Caroll . Film sans grand intérêt et souci historique.
Le grand chef indien aurait mérité un film beaucoup plus soutenu. Et c'est
encore l'époque où les athlètes aux yeux bleus endossent le pagne... |
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1968 :
Custer of the West
, avec Robert Shaw. Si l'on ferme les yeux sur les
innombrables fautes
historiques, on trouve un film plutôt distrayant, avec un budget important, et
l'avantage de montrer une scène de charge assez impressionnante.
L'interprétation de Robert Shaw en Custer est plutôt réussie.
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1970 : Little Big Man,
avec Dustin Hoffman et Faye Dunaway. Ce film pourrait s'intituler :
les
aventures de Méchant Custer. On le fait passer pour un lâche, un
névrosé, un barbare et un incompétent, avec toujours au final l'inévitable
ambition présidentielle, argument-poubelle d'après l'historien Lawrence A.
Frost qui souligne les déboires politiques de Custer et son envie de fuir la
politique après le scandale de 1876. Il y a la Washita (où sont les presque
cent guerriers qui se sont battus le 27 novembre 1868 ?) et encore quelques
autres massacres de méchant Custer qui sortent tout droit de l'imagination
de ce cher réactionnaire Arthur Penn (le réalisateur du film) .
Sa principale qualité est de montrer une nouvelle vision plus juste des
Indiens (mais franchement, ***
Danse Avec les Loups ( ),
malgré une certaine naïveté volontaire et une bonne dose de démagogie,
était plus agréable à regarder). Reste tout de même quelques points
positifs : le roman d'où est tiré le film (le
livre de Berger est intéressant) et puis la scène de fin. Pour le reste,
la réalité historique atteint le zéro absolu et le film est inconstant.

et
voir les quelques courts extraits de ce film dans la
bande-annonce du documentaire Legends of the West
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1974
:
Touche pas à la femme blanche
, avec Marcello Mastroianni. Un film très spécial
qui fait plutôt penser à
une réalisation d'art et d'essai. Un Custer, symbole du colonialisme
américain au Vietnam se bat... dans un trou de travaux des halles de Paris.
Ce film joue la protestation populaire type mai 68 (mais contre les
méchants américains du Vietnam ). Cette manoeuvre énerve prodigieusement,
surtout quand on pense que ce sont des Français qui critiquent les
Américains du Vietnam. D'où la question : l'Indochine, l'avaient-ils déjà
oubliée ?
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1976 :
Buffalo Bill et les Indiens, avec Paul
Newman Pas de représentation de Custer mais
il est cité, ainsi que toute
l'histoire du Last Stand conçu par William "Bufallo Bill" Cody dans son
célèbre spectacle Wild Wild West. On aperçoit aussi Sitting Bull, qui
a fait la tournée européenne du show.C'est du beau travail, tant au niveau
des acteurs (fantastique Paul Newman) que de la mise en scène.
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1981
: La légende de Lone Ranger,
avec Michael Horse. Il était une fois Lone
Ranger qui avait volé le masque
de Zorro et chevauchait sur Jolly Jumper. Un jour, il apprend que des
vauriens veulent kidnapper le Président Grant. Ni une ni deux, il s'attache
à protéger le Premier Citoyen du Pays, aidé par le Général Custer qui mène
des charges avec sa cavalerie pour déloger les bandits de leurs place forte,
une propriété minière (Custer est dans la bande-annonce durant un millième
de secondes ou presque, chevauchant avec son foulard rouge derrière le Flash
Gordon au chapeau blanc)
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1987:
Dans la série TV épique
Nord Sud,
Custer fait une apparition lors de la
capitulation des armées confédérés
près d'Apomatoxx. Durant cette séquence, Custer, à gauche sur la
photo, se tient aux côtés d'un des héros du feuilleton, le général George
Hazard. On aperçoit aussi Custer lors de la signature de la
capitulation par Lee et Grant dans le palais de justice d'Appomattox.
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1990 :
Custer et Crazy Horse, l'histoire inédite, avec Wayne Mauder, Mary-Ann
Mobley, et Slim Pickens.
Le Brave Custer et l'Héroïque Crazy Horse s'allient (?!!?) pour combattre leurs
ennemis communs, des méchants Pieds-Noirs qui les menacent. Pour simplifier
l'intelligence du scénario, je dirais que Custer aurait bien pu être Mary
Poppins et Crazy Horse Inspecteur Gadget, ça n'aurait rien changé au déroulement
de cette histoire barbante.
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 1991 :
Dr Quinn, femme médecin (le
pseudo-Custer apparaît dans 6
épisodes). Gentille Michaela, docteur,
habite dans Colorado Springs rempli de gentilles personnes. Après maints
aventures, apparaît Méchant Custer qui lui n'aime pas les Indiens (alors
que tout le monde à Colorado Springs aime les Indiens, c'est bien connu,
seule l'armée était contre les Indiens pendant la conquête de l'Ouest).
Méchant Custer en veut à Gentil Sully, une pâle copie de Davy Crokett les
bouclettes et le loup en plus, puis aux Indiens de la réserve.
Gentille Michaela en est toute retournée. Elle apprend en plus que Méchant
Custer est responsables du massacre de Sand Creek
(et pourquoi pas du 11 septembre 2001 pendant qu'on y est...) Mais
Gentille Michaela se bat pour Gentil Nuage D'encens, un manifestant
Greenpeace qui a été frappé au visage avec une pelle (!) par Méchant
Custer le jour du mariage de Gentille Michaela avec Gentil Sully. Les
soldats ne respectent vraiment rien ! Elle cache Gentil Nuage D'encens et
toute la ville de Colorado Springs tombe
sous
le charme de cet Indien que chacun (ou presque) protège à tour de rôle.
Heureusement, on n'a de la peine à y croire mais tout est bien qui finit
bien, Méchant Custer repart en coulisses sans Gentil Nuage D'encens, les
Indiens sont heureux et crient leur amour à Gentille Michaela qui embrasse
passionnément Gentil Sully avant de jeter un coup d'oeil à toute sa grande
famille qui l'observe, un Caucasien au cheveux plaqués par le gel, un
gentil garçonnet la coupe au bol et une blonde toastée comme une
Barcelonaise... Fin de ce thriller haletant et plein de valeurs, violons
et piano en fond avec le visage de Gentille Jane Seymour qui sourit, la
larme au coin de l'oeil droit. La suite ! La suuuuuiiiiiiiiiiiiite
!
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1991
:
Le Fils de l'Etoile
du Matin,
de Mike Robe, avec Gary Cole,
Rodney Grant. Le
meilleur film sur Custer jamais fait. Une reconstitution de
LBH époustouflante pour un film mangnifique, et globalement historiquement
correct. Un bon point aussi pour la musique de Craig Safan
et l'interprétation de Rosanna Arquette (Libbie) et de Tim Ransom (Thomas
Custer) . Et surtout la brillante performance de Gary Cole en Custer, sans
aucun doute le meilleur interprète du général à ce jour. On notera une
représentation très réaliste des Amérindiens. Malheureusement, quelques
fautes historiques graves (la représentation totalement fausse de la
bataille de la Washita en 1868 par exemple) me forcent a tempérer mon enthousiasme au sujet
de ce film. Mais sans aucun doute, c'est un film culte.
Voir la page spéciale qui lui est consacrée avec extraits sonores et vidéo
et
voir les quelques courts extraits de la scène de
Little Bighorn dans la bande-annonce du documentaire Legends of the
West
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1991 :
Class of '61,
avec Josh Lucas. La première
représentation à l'écran de Custer lorsqu'il
était encore à West Point. Les
acteurs sont excellents même si la plupart, à l'exception de l'interprète de Custer bien sûr, jouent des personnages fictifs. Une production de Spielberg
qui jouent avec les sentiments de ces jeunes soldats inexpérimentés qui
partirent au combat lors du commencement de la guerre de Sécession. Un très
bon film.
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1993
(et 2003) Le Général Custer, c'est aussi la guerre de Sécession et
ses deux films
emblématiques, Gettysburg
et
sa suite
Gods And Generals
. Bon nombres de généraux comme Buford,
Hancock ou le colonel Devin ont croisé la route de Custer et sont
représentés dans ces deux chef-d'oeuvres consacrés à cette guerre
fratricides.
Gettysburg ---
--- G& G |
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1994 :
Assault at West Point, de Harry Moses,
avec Samuel L. Jackson. L'histoire
vraie du premier Noir américain qui
intégra l'académie militaire de West Point et fut victime de racisme donne
l'opportunité de voir l'académie telle qu'elle fut quand elle accueillit Custer.
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***
1996 :
Crazy Horse,
de John Irvin, avec Peter Horton et
Michael Greyeye. Quand
Hollywood s'attaque aux Amérindiens, on peut
raisonnablement s'attendre a découvrir un film long et peu historique. Mais
là on peut être agréablement surpris. La réalité historique est bien
conservée dans l'ensemble et même si le personnage de Custer n'échappe pas
aux clichés mensongers mais courants sur l'homme (le stupide argument de
l'ambition présidentielle), il est encore potable. Michael Greyeye
fait du très bon travail dans le rôle de Crazy Horse. Des fautes
historiques, évidemment, mais c'est le premier film tangible sur les
Amérindiens avec
Le Fils de l'Etoile du Matin (dont Crazy Horse a
probablement été très inspiré).

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1997 :
Femmes volées, coeurs capturés, avec
William Schockley. Le sieur Schockley, vu précédemment dans Dr Quinn,
n'a pas le talent de Gary Cole. Les fautes historiques sont omniprésentes.
L'histoire, qui se veut "historique" se concentre sur deux femmes capturées
pas les Indiens et finalement conquises par leur clémence. En réalité,
ces deux femmes, Miss White et Miss Morgan, furent violées et battues par
les Indiens puis libérées après que Custer ait menacé les Indiens de
représailles lors de la campagne de 1869. Demandez pas pourquoi les
producteurs ont aussi grossièrement tronqué des faits historiques, il faut
penser au "politiquement correct" et à la distribution des rôles : Custer =
Méchant, Indiens = Gentils. |
  
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*Notons
encore le dessin animé Les nouvelles aventures de Lucky Luke (2001)
où, dans l'épisode
Fort Custer, on a dépeint un général Custer
nain, fourbe et grotesque qui fait tout pour déclarer la guerre à des
Indiens pacifiques et cultivateurs de légumes... Si l'animation est
bonne et si le scénario décroche un sourire, Custer décroche toujours le
rôle du grand méchant, qui regroupe tous les clichés primitivement
anti-américains qui font recette actuellement (pour le plus grand bonheur
des islamistes et autres dictateurs)... |
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? : Custer Marching to Valhalla - film en
préparation chez le studio
New Line. Des rumeurs, il y en a eu des centaines sur ce projet basé sur
le chef d'oeuvre sur papier de Michael Blake : on a dit qu'Oliver Stone
prendrait les rênes du film avec en Custer Brad Pitt (sur la photo, dans
Légendes d'Automne avec un look custérien). Mais tout cela semble bel et
bien lointain, puisque c'est désormais les noms de Kathryn Bigelow
(réalisatrice du film K-19) et John Milius qui circulent pour la
réalisation du film. Mais rien de très concret hormis tout ce florilège de
rumeurs. En tous les cas, des journalistes ont pu lire le scénario terminé
et en ont été impressionnés - il serait parfait si l'acteur Matthew
McConaughey, qui ferait un excellent Custer (voir ci-dessous), participait
au projet en même temps qu'un réalisateur talentueux comme Steven Soderbergh,
Kathryn Bigelow ou Martin Scorsese.

L'acteur McConaughey à gauche et la même photo
à droite, à l'exception des détails custériens (boucles, chapeau,
moustache) rajoutés par les bons soins d'un petit logiciel de truquage
photo - une grande ressemblance avec le véritable général Custer, non ?
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